Faire de votre vie un enfer était auparavant la manière pour les game-designers de masquer les courtes durées de vies. Ce qui nous apparait visible aujourd’hui sous prétexte de “fluidité de la narration” ou de “ménagement de la frustration chez le joueur“, c’est que les platformers et jeux d’actions sont par essence des aventures courtes.
Il faut rejouer à ses vieux jeux sur Super NIN ou Master System pour comprendre à quel point les pièges et ennemis étaient conçus pour nous bouffer des vies au premier passage, trop contents de nous prendre en traître pour nous pourrir la partie.
Ce game-design old-school tend donc à disparaître, au profit d’une approche plus aimable, qui malheureusement peine à trouver son équilibre entre la balade de santé et la formalité. Ne reste que le jeu indé pour nous prendre par l’oreille et nous fracasser la tronche sur le bureau.
Jumpman reprend ainsi plusieurs codes du retrogaming afin de restituer le plaisir masochiste de titres agressivement précis comme Pitfall. L’inertie du personnage le fait glisser, flotter, et les plateformes semblent toujours trop loin. Sauf que cette fois, vous pouvez faire tourner le décor avec les touches A et D.
Cette fonction, qu’on aurait bien aimé utiliser pour traverser les salles tapissées de pieux de certains jeux, ne facilite pas votre tâche pour autant, c’est uniquement un outil pour vous permettre de résoudre les situations apparemment inextricables.
Jumpman n’est ni tolérant ni aimable, il ne vous prendra pas par la main lorsque que vous raterez un saut. Au contraire, il vous pointera du doigt en se tordant de rire, comme un crevard. C’est d’ailleurs pour ça que vous l’aimerez, à condition d’avoir un faible pour l’amour vache et les orties dans le slip.